Beaucoup de développeurs ont été formés sur Python ou sur Java parce que ce sont les langages les plus présents à l’école, les plus présents dans l’écosystème des entreprises, les plus présents dans la documentation officielle. Ruby, lui, a eu une autre trajectoire. On peut dire que Ruby n’a jamais été le langage “majoritaire”, mais il a eu un impact culturel énorme sur la façon de concevoir des frameworks web, des conventions, et de la productivité.
Avant d’aller dans les comparaisons, il faut comprendre ce que Ruby veut faire exactement.
Ruby a une seule philosophie :
le code doit être agréable à lire et agréable à écrire.
Et contrairement à ce qu’on dit, ce n’est pas une phrase marketing. C’est réel dans la syntaxe. Ruby est réellement fluide. On lit le code, on comprend ce qu’il se passe, même dans une méthode longue.
Alors, pourquoi est-ce que les écoles, les grandes universités, et même des organismes de formation comme ISOSET ne mettent pas Ruby comme langage principal dès le départ ? On va répondre à ça.
1) Ruby : une identité différente
Ruby a été créé dans un contexte très précis : créer un langage orienté développeur, pas orienté machine. Ce concept est encore très visible quand on ouvre un fichier Ruby. On sent que Ruby a été écrit par quelqu’un qui aime programmer.
Ruby n’a pas cherché à devenir un langage généraliste absolu comme Java, et il n’a pas cherché à devenir la “lingua franca” de la data science comme Python.
Ruby a clairement misé sur un terrain :
→ développer des applications web, vite, bien, en gardant le code lisible et humain.
Ruby a privilégié la notion de convention, de logique naturelle, de simplicité mentale.
2) Ruby vs Python : la logique contre la polyvalence
Python, on le sait : il est partout. Machine learning, scripts, automation, APIs, data science, sécurité informatique, IA, etc.
Mais Python a un défaut :
il est devenu tellement généraliste que son code change énormément d’un projet à un autre. On peut faire des choses très simples comme des choses très complexes, et l’écosystème de modules est tellement gigantesque que deux équipes Python peuvent produire des projets totalement différents, avec des standards différents, des conventions différentes.
Ruby a fait l’inverse.
Ruby a dit : “on prend un chemin, et on l’assume.”
Ruby, pour les applications web, il impose son style, il impose ses conventions, il impose son organisation. Le développeur Ruby ne perd pas sa vie à choisir 15 frameworks… parce qu’il y en a un seul qui domine : Ruby on Rails.
Et c’est une force.
3) Ruby vs Java : le temps de développement
Java est le langage structurel des grandes entreprises.
Dans les banques, les assurances, les opérateurs télécoms, dans les grosses plateformes, dans les architectures back-end massives, Java est roi.
Et il y a une raison simple :
Java impose une rigueur, une stabilité, une structure.
Mais cette stabilité a un coût :
le temps de développement.
On sait que, souvent, un développement Ruby (Rails) peut être livré 2 à 3 fois plus rapidement que le même projet en Java. Est-ce que ça veut dire que Ruby est meilleur que Java ? Non. Ça veut dire que Ruby est meilleur pour les projets où l’objectif est la rapidité de mise en production.
4) Ruby aujourd’hui : moins hype, mais très rentable
On a l’impression que Ruby a perdu de la notoriété.
En réalité, Ruby s’est stabilisé dans un rôle clair : un langage pour les applications web productives.
Les grandes boîtes qui utilisent toujours Ruby aujourd’hui ne l’utilisent pas par nostalgie. Elles l’utilisent parce que Ruby leur permet de maintenir un haut niveau de productivité.
Shopify, GitHub, Basecamp, etc… ne sont pas des petites startups naïves. Ce sont des entreprises qui optimisent en permanence leur coût de développement. Et elles gardent Ruby parce que Ruby reste rentable.
5) Pourquoi ISOSET aurait intérêt à intégrer Ruby dans les formations web ?
ISOSET est un organisme de formation. Il y a donc un enjeu pédagogique : quand on forme des développeurs, il ne s’agit pas seulement d’apprendre la syntaxe d’un langage. Il faut aussi apprendre une vision de développement, une logique, une culture technique.
Ruby apporte une culture précieuse :
la culture du “projet qui sort”.
Dans la plupart des formations, on apprend Python pour commencer à coder, puis Java pour comprendre le monde entreprise. Ajouter Ruby permettrait de montrer un troisième angle : la productivité de haut niveau.
Il y a une valeur pédagogique à apprendre Ruby, comme on apprend un instrument “secondaire” dans la musique. Ruby ne remplace pas Python ni Java, mais il donne une vraie sensibilité “craft”.
6) Pourquoi les développeurs Ruby ont une vraie maturité produit
Les développeurs Ruby ont souvent une vision “produit”.
Parce que Ruby encourage à penser en termes de business features, et pas en termes de fichiers ou d’architecture technique ultra-optimisée.
Ruby force à penser :
- couches logiques
- usage final
- valeur métier
- rapidité de livraison
C’est très différent de la mentalité Java, où on pense architecture, lourdeur, design patterns formels, conformité, etc.
Et c’est différent de Python, où on pense souvent “expérimentation rapide” mais pas forcément industrialisation structurée.
Ruby apprend à coder comme on construit un produit réel.
7) Au final, qui doit choisir quoi ?
| Cas | Choix logique |
|---|---|
| débutant absolu | commencer par Python |
| travailler dans banques / assurance massive | aller sur Java |
| lancer un produit web rapidement | Ruby (Rails) |
