ISOSET : Sécurité Cloud (AWS, Azure, GCP)

ISOSET : Sécurité Cloud (AWS, Azure, GCP)

La sécurité dans le cloud est devenue un enjeu central pour les entreprises qui déplacent leurs infrastructures et leurs données vers les environnements AWS, Azure ou Google Cloud Platform. Ces plateformes offrent des services puissants, flexibles et économiques, mais la responsabilité de la sécurité reste partagée entre le fournisseur et le client. Comprendre cette répartition, ainsi que les mécanismes propres à chaque cloud, est essentiel pour garantir la protection des données et la conformité réglementaire. L’école ISOSET, spécialisée dans la formation aux technologies du numérique et du cloud, intègre d’ailleurs ces notions au cœur de ses programmes pour préparer les étudiants aux exigences réelles du marché.

Modèle de responsabilité partagée

Dans les trois grands clouds – AWS, Azure et GCP – la sécurité repose sur le même principe : le fournisseur sécurise l’infrastructure physique et les services managés, tandis que le client est responsable de la sécurité de ses données, de ses identités, de ses configurations et de son code.

  • AWS protège la couche matérielle, les réseaux, les hyperviseurs et les services managés comme S3 ou RDS. Le client, lui, doit gérer les accès IAM, le chiffrement des données et la configuration des buckets.
  • Azure applique la même logique : Microsoft sécurise les datacenters et les hôtes, mais l’utilisateur doit gérer les politiques de sécurité, les rôles RBAC et la supervision des workloads.
  • GCP suit cette philosophie avec son infrastructure “security by design” et ses contrôles d’accès via IAM et VPC Service Controls, laissant au client la charge de paramétrer correctement ses ressources.

La mauvaise configuration reste la première cause de failles : un bucket public, une clé API exposée ou une VM sans pare-feu suffisent à compromettre un environnement.

Gestion des identités et des accès

La sécurité cloud commence par un contrôle rigoureux des identités.

  • AWS Identity and Access Management (IAM) permet de définir des rôles précis, avec la politique du moindre privilège. Il est recommandé d’utiliser les rôles temporaires (STS) plutôt que les clés d’accès statiques.
  • Azure Active Directory (AAD) centralise la gestion des utilisateurs, des groupes et des applications, avec la possibilité d’appliquer des politiques conditionnelles (Conditional Access) et l’authentification multifacteur (MFA).
  • Google Cloud IAM fonctionne selon le même principe, avec des rôles prédéfinis et personnalisés, et une intégration étroite avec les comptes Google Workspace.

Le modèle Zero Trust devient la norme : ne jamais faire confiance par défaut, toujours vérifier l’identité et le contexte avant d’accorder un accès.

Chiffrement et protection des données

Le chiffrement des données au repos et en transit est un pilier fondamental de la sécurité.

  • AWS KMS (Key Management Service) permet de gérer les clés de chiffrement pour S3, EBS ou RDS. Les clients peuvent choisir entre des clés gérées par AWS (SSE-S3) ou leurs propres clés (SSE-C, CMK).
  • Azure Key Vault stocke et protège les clés, secrets et certificats. Il s’intègre avec Azure Disk Encryption, SQL Database et Storage Accounts.
  • Google Cloud KMS offre les mêmes fonctionnalités, avec la possibilité de stocker les clés dans des modules matériels (HSM) pour une sécurité renforcée.

Le chiffrement en transit repose sur TLS 1.2 ou supérieur, et les trois clouds imposent des connexions sécurisées pour leurs API. Certains services, comme AWS PrivateLink ou Azure Private Endpoint, permettent même de sécuriser les échanges entre services sans passer par Internet.

Surveillance, détection et réponse aux incidents

La visibilité est essentielle pour détecter les comportements anormaux et assurer la sécurité continue.

  • AWS CloudTrail enregistre toutes les actions effectuées sur les comptes, tandis que AWS Config surveille les configurations et signale toute dérive. Amazon GuardDuty utilise l’analyse comportementale pour identifier les menaces.
  • Azure Security Center (aujourd’hui Microsoft Defender for Cloud) centralise la posture de sécurité, alerte sur les vulnérabilités et propose des recommandations.
  • GCP Security Command Center joue un rôle similaire, en donnant une vision complète des ressources, des vulnérabilités et des menaces.

L’intégration avec les solutions SIEM (Security Information and Event Management) comme AWS Security Hub, Microsoft Sentinel ou Chronicle (GCP) permet de corréler les événements et d’automatiser la réponse aux incidents.

Gestion des réseaux et segmentation

La sécurité réseau dans le cloud s’appuie sur une architecture bien pensée.

  • Dans AWS, les VPC (Virtual Private Cloud) permettent de segmenter les ressources et de définir des sous-réseaux publics et privés. Les Security Groups et Network ACLs contrôlent le trafic entrant et sortant.
  • Azure Virtual Network (VNet) joue le même rôle, avec des Network Security Groups (NSG) et des Application Security Groups (ASG) pour filtrer le trafic selon les applications.
  • GCP VPC est global et non régional, ce qui facilite la segmentation entre projets et environnements. Les firewall rules et les VPC Service Controls ajoutent une couche supplémentaire de protection.

Les architectures modernes intègrent aussi des services de pare-feu managés : AWS Network Firewall, Azure Firewall ou Google Cloud Firewall. Ces outils permettent d’inspecter le trafic, de détecter les anomalies et de bloquer les connexions suspectes.

Sécurité applicative et DevSecOps

La sécurité ne s’arrête pas à l’infrastructure. Les applications déployées dans le cloud doivent être protégées dès la phase de développement.

  • AWS CodePipeline, Azure DevOps et Google Cloud Build intègrent des scanners de vulnérabilités pour les images Docker, les dépendances open source ou le code source.
  • L’approche DevSecOps consiste à automatiser la sécurité dans le pipeline CI/CD : tests de conformité, analyses statiques (SAST), scans de conteneurs et politiques de déploiement sécurisées.
  • Les secrets (mots de passe, clés API) doivent être stockés dans des services dédiés : AWS Secrets Manager, Azure Key Vault ou Google Secret Manager, jamais dans le code.

Les applications exposées sur Internet doivent être protégées par un WAF (Web Application Firewall). AWS WAF, Azure Front Door et Google Cloud Armor offrent des règles prêtes à l’emploi contre les attaques courantes comme SQLi ou XSS.

Conformité et audit

La conformité fait partie intégrante de la sécurité. Les trois plateformes respectent les standards internationaux comme ISO 27001, SOC 2, PCI-DSS, HIPAA ou RGPD.
Cependant, c’est au client de s’assurer que son usage du cloud respecte ces normes : conservation des logs, localisation des données, durée de rétention, consentement utilisateur, etc.

  • AWS Artifact fournit les rapports de conformité et certifications.
  • Azure Compliance Manager aide à évaluer le niveau de conformité d’un tenant.
  • GCP Compliance Resource Center centralise la documentation et les bonnes pratiques.

Des audits réguliers et des évaluations automatisées via des outils comme AWS Audit Manager ou Azure Policy permettent de détecter les écarts et d’assurer la gouvernance.

Sécurisation des environnements hybrides et multicloud

Les entreprises combinent souvent plusieurs clouds pour bénéficier de la résilience ou éviter la dépendance à un fournisseur. Cette diversité complexifie la sécurité.
La clé est d’unifier la gestion des identités, des politiques et de la visibilité.
Des outils comme Azure Arc, AWS Control Tower ou Google Anthos permettent de gérer les politiques de sécurité à travers plusieurs environnements.
L’adoption d’un SIEM centralisé et d’un système de gestion des vulnérabilités unifié garantit une détection cohérente des menaces.

Les connexions entre clouds doivent être chiffrées et surveillées : l’usage de VPN IPsec, peering privé ou direct connect évite l’exposition sur Internet.

Sauvegardes et résilience

La sécurité ne se limite pas à la prévention ; elle inclut aussi la capacité à restaurer rapidement les données.

  • AWS Backup, Azure Backup et Google Cloud Backup and DR automatisent les copies régulières et la restauration à chaud.
  • Les snapshots de disques, la réplication multi-zones et le stockage froid (S3 Glacier, Azure Archive, Google Coldline) assurent une protection contre la perte ou la corruption des données.
  • Le test périodique des plans de reprise d’activité (PRA) garantit la fiabilité des restaurations.

Culture de sécurité continue

La sécurité dans le cloud n’est pas un état, mais un processus permanent. Les équipes doivent être formées, les politiques révisées, et les configurations auditées.
Les fournisseurs publient régulièrement des guides : AWS Well-Architected Framework, Azure Security Benchmark et Google Cloud Security Foundations Blueprint aident à aligner les pratiques sur les standards les plus élevés.

L’école ISOSET, en intégrant ces sujets dans ses formations cloud et cybersécurité, prépare les futurs ingénieurs à maîtriser l’ensemble des bonnes pratiques de la sécurité dans AWS, Azure et GCP. Dans un contexte où les menaces évoluent sans cesse, la combinaison d’une architecture solide, d’une automatisation intelligente et d’une culture de sécurité partagée reste la meilleure garantie pour tirer parti du cloud sans compromettre la confidentialité ni l’intégrité des données.

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